Week-end initiation alpinisme à Chamonix

Lundi, J-5 avant le week-end alpinisme à Chamonix. Samedi à l’orée du jour s’élancera un groupe de cinq alpinistes vaillants et aguerris à la conquête des mythiques sommets du Massif du Mont Blanc. Bon, la réalité est un peu plus modeste : on est surtout un petit groupe d’alpinistes en herbe partant en initiation accompagnés d’un guide.

Lundi, donc

Petit coup d’œil aux prévisions météo pour le week-end à venir. Orageux ; c’est mal parti. Une autre source météo annonce des éclaircies – dans le déni total, je m’obstine à croire cette dernière. Jeudi : J-2, force est de constater que la course aux pointes Lachenal et la nuit au refuge des Cosmiques perché à 3600m prévues à l’origine s’annoncent sérieusement compromises. Notre guide, Kim, nous propose 5 alternatives. Finalement, les participants, tous super réactifs par mail, s’entendent sur le choix jugé le plus raisonnable avec une nuit au refuge Albert Ier sur le glacier du Tour, qui nous laisse facilement profiter des environs en cas de fenêtres météo favorables (oui, on est au stade où on espère entrevoir le beau temps).

Samedi, Jour J

On retrouve Kim sur le parking du Tour au pied des remontées mécaniques Charamillon à 9h. Présentations rapides, petit topo, check matériel, on se répartit les cordes et on embarque dans les remontées mécaniques. En haut, il nous reste une petite heure de marche jusqu’au refuge. Itinéraire de rando en balcon, qui finit un peu plus raide, avec des névés, rien d’anormal pour juillet – même si la quantité de neige est quand même bien plus importante qu’à la même période deux ans auparavant. Il s’agit d’ailleurs d’anciennes couches : on y voit encore le sable déposé par le Sirocco cet hiver. Pour le moment, le ciel menaçant nous laisse à peu près tranquille, savourons chaque instant.

Arrivée au refuge

On déjeune tranquillement, dépose nos affaires de nuit, puis sans trop traîner, on s’équipe, s’encorde, et repart sur le glacier du tour pour se familiariser avec la marche encordée et en crampons.

On s’approche des crevasses pour trouver THE one sur laquelle on pourra pratiquer le mouflage, puis on s’affaire à la pratique : pose de broches à glace, installation de corps morts (on enterre un piolet sous la neige, sur lequel on installe une sangle qui nous servira de point d’ancrage pour remonter notre compagnon de cordée malencontreusement tombé dans une  crevasse), révision des nœuds, installation de poulies, d’autobloquant… Pendant cette période, la pluie ne nous laissera aucun répit. Relativement statiques, on se refroidit rapidement et décidons donc de rentrer au refuge. A regarder le vent et la pluie s’acharner à l’extérieur pendant qu’on dîne (toujours au top le dîner à Albert Ier <3), pas de regret : on est mieux au sec.

Du coup, il est quand même temps de préparer la course du lendemain. Une accalmie est annoncée pendant la nuit, nous décidons donc de nous lever à 3h30 avant l’aube pour profiter au maximum du temps clément avant les précipitations prévues en fin de matinée. Enivrés par l’âme poète des météorologues annonçant des « éclaircies furtives », nous évoluerons tranquillement à deux cordées en direction du Bec Rouge supérieur.

Le lendemain, J+1

Départ dans le noir à la frontale, témoins du lever du jour puis arrivée à un petit sommet avec un panorama magnifique qui se découvre au gré des pas. Glacier d’Argentière et Aiguille verte de l’autre côté de la montagne. Petite pause, quelques photos, course pas trop méchante en somme, histoire de dire qu’on a fait un (petit) 3000 + quelques mètres, et même un peu de mixte (ah, le doux crissements des crampons sur le rocher!… 😉 ). Le ciel commençant déjà à se charger, on redescend pratiquer de nouveau les manips de mouflage non loin du refuge, avant de rentrer pique-niquer, récupérer nos affaires et redescendre de la montagne sous une pluie battante, jusqu’au parking. Clôture du week-end avec un petit verre de l’amitié et nous nous séparons sur le parking, trempés jusqu’aux os.

Bilan du week-end

Révision/apprentissage des manips, tout petit 3000 en mixte, bon groupe, bons repas, beau refuge, froid et pluie (précision pour ceux du fond de la classe qui n’auraient pas encore compris). Une initiation dont on se souviendra.

Merci au club pour le soutien financier et le prêt du matériel !

Marie-Aude